Plus gros succès de Jean-Claude Van Damme en France, Double impact n’est pourtant qu’une série B sympathique, sous forte influence de John Woo. Le script, lui, est aux abonnés absents.
Synopsis : Deux jumeaux sont séparés enfants par une attaque de la mafia chinoise à Hong-Kong. Leurs parents sont tués et l’un est élevé à Los Angeles tandis que l’autre est recueilli dans un orphelinat chinois. Vingt-cinq ans plus tard, ils se retrouvent, connaissant le nom du meurtrier et décidés à venger leurs parents.
Un tournage à Hong Kong
Critique : Devenu de film en film une vraie star des arts martiaux, le Belge Jean-Claude Van Damme est au top de sa forme physique en ce début des années 90. Il vient de connaître un très beau succès avec Full Contact (1990) de Sheldon Lettich, pourtant pas terrible, et décide de remettre le couvert avec le même réalisateur. Cette fois-ci, le tournage est entièrement délocalisé à Hong Kong, terre de prédilection pour Jean-Claude Van Damme qui a toujours été un grand admirateur de leur cinéma.
John Woo comme influence majeure
John Woo comme influence majeureEt de fait, Double Impact paye un lourd tribut au cinéma made in HK et notamment à l’œuvre de John Woo. Ainsi, les séquences de gunfight sont clairement inspirées des films du maestro, avec des cascades impressionnantes, des ralentis à foison et des personnages qui tirent avec un revolver dans chaque main. Cet hommage, que l’on sait sincère puisque Van Damme a ensuite travaillé avec John Woo pour Chasse à l’homme (1993), est pour beaucoup dans le plaisir ressenti durant la projection de cette honnête série B.
Malheureusement, on aurait aimé qu’un soin plus important soit apporté au scénario, clairement en roue libre durant une bonne partie du film. Si le pitch de départ est relativement classique – et vaguement inspiré d’une œuvre d’Alexandre Dumas – il n’est pas développé de manière très satisfaisante. Ainsi, l’antagonisme entre les deux jumeaux, tous les deux incarnés par un JCVD potable, n’est jamais approfondi et demeure un simple gimmick de bande-annonce.
Des personnages qui peinent à exister
Les personnages périphériques n’existent pas beaucoup plus, entre une petite amie fade au possible (Alonna Shaw qui n’a jamais fait carrière, et pour cause) et un père de substitution qui ne sert pas à grand-chose. Il faut se tourner du côté des méchants pour avoir quelques satisfactions. Ainsi, Bolo Yeung est toujours aussi impressionnant, lui qui fut déjà un adversaire redoutable de JCVD dans Bloodsport. On est également interpellé par la méchante bodybuildée incarnée par Corinna Everson qui fut six fois Miss Olympia au cours des années 80, avant d’entamer une petite carrière cinématographique. Sa présence apporte une petite touche d’originalité à un produit pourtant très formaté.
Parfois en roue libre, Double impact demeure une série B fréquentable grâce à la qualité des scènes d’action, bien menées et à une dernière demi-heure généreuse en bagarres, fusillades et autres explosions, le tout en plein cœur du port de Hong Kong. Tout ceci relève toutefois du sympathique produit vidéo, mais le métrage a connu un succès impressionnant sur l’ensemble des territoires où il a été diffusé.
© ESC 2020
Le plus gros succès français de Van Damme
Ainsi, en France, il demeure le plus gros succès commercial de Van Damme avec un cumul de 1 743 544 entrées sur l’ensemble du territoire. Un score de blockbuster pour une simple série B qui a illuminé l’été 1991 des ados de l’époque. De quoi confirmer un peu plus le statut de la star en ce début des années 90, ce qui allait lui ouvrir de nouvelles perspectives. Avec notamment des budgets plus conséquents et des réalisateurs plus chevronnés.
ESC proposera une nouvelle édition vidéo en 2020, avec collector limitée, notamment avec un boîtier VHS, reprenant le modèle des éditions collectors espagnoles qui fleurissent depuis plusieurs années.
Critique de Virgile Dumez
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