Viviane Romance

Actrice
Affiche de Panique de Julien Duvivier avec Viviane Romance et Michel Simon

Personal Info

  • Nationalité : Française
  • Date de naissance : 4 juillet 1912 à Roubaix (France)
  • Date de décès : 25 septembre 1991 à Nice (France)
  • Crédit visuel : Copyright Filmsonor Marceau

Biographie

Note des spectateurs :

Viviane Romance fut pendant vingt ans la vamp par excellence du cinéma français. Grande vedette des années 30-50, elle fut l’une des créatures les plus sensuelles de l’écran.

La Romance de Paris

Viviane Romance débute adolescente au music-hall, puis au théâtre, dans des opérettes et des pièces de boulevard. Elle intègre le monde du cinéma à l’aube du parlant, et obtient des petits rôles pour Renoir, Marc Allégret, Korda, Maurice Tourneur, Poligny ou Gréville. Cocotte dans Ciboulette (1933) de Claude Autant-Lara, artiste de cabaret dans Liliom (1934) de Fritz lang, elle obtient un temps de présence à l’écran appréciable dans La Bandera (1935) de Julien Duvivier.

Le cinéaste lui donne ensuite le rôle qui va déterminer la plupart de ses futurs emplois : dans La Belle équipe (1936), film emblématique du cinéma sous le Front populaire, elle incarne Gina, celle par qui le scandale arrive, qui vient troubler l’amitié entre Jean Gabin et Charles Vanel. Le public est fasciné par cette actrice d’une troublante beauté brune, aux jambes sensuelles, dégageant un érotisme dans les limites de ce qu’il était bienséant de suggérer à l’époque.

Après ce triomphe, Viviane Romance devient une valeur sûre du cinéma hexagonal. Si elle campe une prostituée victime des agissements de Jean-Louis Barrault dans Le Puritain (1937) de Jeff Musso, et une chanteuse de cabaret harcelée par un maquereau dans Prisons de femmes (1938) de Roger Richebé, elle porte généralement la poisse aux personnages de ses autres films : fille légère venant troubler l’idylle entre Tino Rossi et Mireille Balin dans Naples au baiser de feu (1937) d’Augusto Genina, ou chanteuse de cabaret (encore !) fort peu catholique dans Salonique, nid d’espions/Mademoiselle Docteur (1937) de Georg Wilhelm Pabst. Il en est de même dans l’excellent L’Étrange Monsieur Victor (1937) de Jean Grémillon, où son personnage contraste avec la pureté de celui de Madeleine Renaud ; et avec La Maison du Maltais (1938) de Pierre Chenal, où elle cumule les statuts de garce et d’aventurière.

Viviane Romance s’assagit en Blanche du Placet dans Le Joueur (1938) de Gerhard Lamprecht & Louis Daquin, d’après Dostoïevski ; et surtout dans Vénus aveugle (1941), inénarrable mélo d’Abel Gance, où elle campe une non-voyante, et qui fait un malheur sous l’Occupation. Cette trouble période marque le sommet de la popularité de Romance, qui attire les foules avec Cartacalha, reine des gitans (1942) de Léon Mathot, incroyable navet ; participe (de gré ou de force ?) au fameux voyage promotionnel des stars à Berlin ; et interprète Carmen (1945), d’après Bizet, dans une réalisation sans éclat de Christian-Jaque.

Pitié pour les vamps

Dans l’après-guerre, elle maintient son statut de star, et trouve son meilleur rôle dans Panique (1946) de Julien Duvivier, d’après « Les Fiançailles de Monsieur Hire » de Georges Simenon. Encore un rôle de femme fatale, où son personnage mène Michel Simon au malheur. Mais le jeu de l’actrice est nuancé, son visage des plus photogéniques, et Duvivier signe une mise en scène de grande classe. La brune brûlante du cinéma français peine ensuite à trouver de bons films, même si des projets se montent encore sur son nom jusqu’au milieu des années 50. Tout au plus peut-on retenir son rôle de La Voisin dans L’Affaire des poisons (1955) de Henri Decoin, où elle partage l’affiche avec Danielle Darrieux.

Viviane Romance s’essaye sans succès à la production à la fin des années 40, et l’on ne saurait retenir ses prestations dans des bandes signées Henri Calef, Raymond Bernard ou Georges Lampin. Ses derniers films en tant que vedette sont réalisés par son époux, Jean Josipovici, et ne sont pas les meilleurs. L’un d’eux porte un titre significatif : Pitié pour les vamps (1956). Viviane Romance, lassée des personnages qu’on lui fait jouer, prend ensuite ses distances avec le cinéma. On la revoit en guest star dans Mélodie en sous-sol (1962) de Henri Verneuil, où elle retrouve son vieux complice Gabin, puis dans Nada (1974) de Claude Chabrol. Elle se retire ensuite sur la Côte d’Azur, vivant hors des médias dans le château de la Gaude, à Saint-Jeannet, qu’elle tente de restaurer.

Gérard Crespo

 

 

Filmographie

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