Neil Jordan

Réalisateur, Scénariste, Producteur, Ecrivain
Entretien avec un vampire, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Irlandais
  • Date de naissance : 25 février 1950 à Sligo (Irlande)
  • Crédit visuels : © 1994 Warner Bros. All Rights Reserved.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, scénariste, producteur et écrivain irlandais, Neil Jordan est d’abord un écrivain talentueux de la fin des années 70. Il est repéré par le réalisateur John Boorman qui lui demande de tourner une sorte de making of de son long-métrage Excalibur (1981). C’est encore Boorman qui permet à Neil Jordan d’écrire et réaliser son tout premier long-métrage intitulé Angel (1982), un thriller musical avec l’acteur Stephen Rea qui restera un fidèle du réalisateur. Le métrage, malgré ses qualités, reste inédit en France.

Le coup d’éclat de La compagnie des loups

Pour Neil Jordan, la révélation internationale intervient avec La compagnie des loups (1984) qui reçoit des prix prestigieux à Sitges, mais aussi le Prix spécial du jury au Festival d’Avoriaz. Il faut dire que le cinéaste déploie un univers baroque qui ont fait du film une œuvre culte des années 80 et un joli succès en salles. En France, ils furent 544 590 lycanthropes à faire le déplacement.

Neil Jordan enchaine ensuite avec l’excellent film noir Mona Lisa (1986) qui rencontre à nouveau le succès dans les pays anglosaxons. La France reste un peu en retrait avec 222 361 entrées pour une œuvre qui confirmait toutefois les espoirs placés en ce jeune cinéaste. Malheureusement, le réalisateur répond aux sirènes hollywoodiennes et livre plusieurs œuvres indigentes et d’un niveau largement inférieur. Il tourne la comédie fantastique High Spirits (1988) qui est un bide commercial (117 850 fantômes en France) et enchaîne avec le déplorable Nous ne sommes pas des anges (1990) avec Robert De Niro et Sean Penn. Le duo se vautre au box-office (124 129 prêtres français) et ce n’est que justice devant la médiocrité de cette comédie.

Les films majeurs des années 90

The Crying Game, l'affiche

© 1992 Palace Pictures – Channel Four Films / Affiche : Denis Darzacq (photographe) – SKT (agence) – Yeti (agence). Tous droits réservés.

Après ces deux échecs américains, Neil Jordan vient se ressourcer sur ses terres natales et tourne l’indépendant L’étrangère (1991). Le film passe totalement inaperçu (5 586 migrants dans les salles) malgré des qualités soulignées par les critiques de l’époque. Mais c’est The Crying Game (1992) qui établit une bonne fois pour tout le statut de réalisateur phare de Neil Jordan. Effectivement, le thriller au twist inattendu a suscité l’intérêt des critiques, puis a décroché un Oscar du meilleur scénario, avant de cartonner au box-office américain. La France est restée en retrait avec 170 118 tickets vendus.

Ce très beau succès a permis à Neil Jordan de tourner Entretien avec un vampire (1994) avec Tom Cruise et Brad Pitt dans des rôles de suceurs de sang. Cette fois, le succès est total avec des résultats commerciaux enthousiasmants (1 636 853 spectateurs en France) et même deux nominations aux Oscars. Cette nouvelle performance l’établit une bonne fois pour toute à Hollywood et il en profite pour tourner un biopic qui lui tient à cœur : il s’agit de Michael Collins (1996) avec Liam Neeson dans le rôle de cette figure majeure de l’indépendantisme irlandais. Malgré de grandes qualités et un Lion d’or à la Mostra de Venise, l’échec commercial a été patent à cause d’un budget trop élevé par rapport au potentiel d’un tel sujet aux Etats-Unis. Même les Français ont boudé la fresque historique avec seulement 302 859 tickets déchirés.

Du coup, le réalisateur revient à son Irlande natale avec le réussi Butcher Boy (1997) dont le budget est plus contraint. Les attentes étaient moindres sur le plan financier, mais l’échec est toutefois cinglant (13 631 viandards dans les salles en France, dont votre serviteur). Pourtant, le long-métrage faisait preuve d’une vraie vision de cinéma, ce que l’on ne retrouvera pas vraiment dans son film suivant, le thriller fantastique Prémonitions (1999) avec Annette Bening. Si l’esthétique est encore soignée, l’intrigue est loin d’être convaincante.

Du coup, l’échec fut encore de mise avec 204 565 médiums français dans les salles et un sacré bide américain. On lui préfère largement La fin d’une liaison (1999) tourné la même année d’après un roman de Graham Greene. La musique de Michael Nyman contribue à faire de cette œuvre une belle romance qui reçoit deux nominations aux Oscars. Pourtant, ce beau drame est un nouvel échec public, aussi bien aux Etats-Unis qu’en France avec seulement 115 332 amoureux dans les cinémas.

Une carrière décevante dans les années 2000-2010

La suite de la carrière de Neil Jordan est encore plus inégale. On préfère oublier le médiocre L’homme de la Riviera (2002) avec Nick Nolte, mauvais remake de Bob le flambeur de Jean-Pierre Melville. Le bide est une fois de plus international et cinglant avec par exemple 44 841 gangsters en France. Si son film suivant Breakfast on Pluto (2005) est aujourd’hui revalorisé, il fut un cruel échec commercial à sa sortie avec seulement 5 039 fans de Cillian Murphy égarés dans des salles désertes.

Breakfast on Pluto, l'affiche

© 2005 Pathé Pictures International – Bord Scannán na hÉireann / The Irish Film Board. Tous droits réservés.

Neil Jordan tente un retour gagnant avec le thriller À vif (2007) porté par la présence magnétique de Jodie Foster. Son budget très élevé en fait un énième revers commercial. Malgré la popularité intacte de l’actrice auprès du public français, le thriller réactionnaire ne déplace que 269 874 femmes revanchardes dans les cinémas. Neil Jordan revient avec Ondine (2009) qui met en scène Colin Farrell dans un conte romantique. Le budget était moindre, mais le désaveu du public est total et le métrage coule à 10 260 noyés en France.

Après une pause de plusieurs années, Neil Jordan revient à un cinéma qui lui convient mieux, à savoir le film fantastique. Avec le beau Byzantium (2012), il retrouve enfin de sa superbe sur le plan esthétique. Mais décidément, le public ne se rend pas dans les salles et boude donc cette proposition alternative. Dommage !

Affiche de Greta de Neil Jordan

Metropolitan Filmexport. Copyrights Focus Features

Après avoir tourné plusieurs épisodes de la série Les Borgias au début des années 2010, Neil Jordan retourne au cinéma avec le thriller décevant Greta (2018) qui ne profite pas vraiment de la présence d’Isabelle Huppert et de Chloë Grace Moretz à son générique. Le film, médiocre, n’a trouvé que 137 278 clients en France, malgré la présence de sa star française sur l’affiche.

Actuellement, Neil Jordan est en phase de postproduction d’un nouveau film intitulé Marlowe (2022).

Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages uniquement) :

  • 1982 : Angel
  • 1984 : La Compagnie des loups (The Company of Wolves)
  • 1986 : Mona Lisa
  • 1988 : High Spirits
  • 1989 : Nous ne sommes pas des anges (We’re No Angels)
  • 1991 : L’Étrangère (The Miracle)
  • 1992 : The Crying Game
  • 1994 : Entretien avec un vampire (Interview with the Vampire)
  • 1996 : Michael Collins
  • 1997 : Butcher Boy (The Butcher Boy)
  • 1999 : Prémonitions (In Dreams)
  • 1999 : La Fin d’une liaison (The End of the Affair)
  • 2002 : L’Homme de la riviera (The Good Thief)
  • 2005 : Breakfast on Pluto
  • 2007 : À Vif (The Brave One)
  • 2009 : Ondine
  • 2012 : Byzantium
  • 2018 : Greta
  • 2022 : Marlowe
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