Interprète emblématique des frères Dardenne depuis La promesse (1996), Jérémie Rénier s’est partagé entre cinéma d’auteur (Violence des échanges en milieu tempéré) et grand public (Cloclo).
Une fidélité aux frères Dardenne et à Ozon
Acteur belge, Jérémie Renier est révélé dans La promesse (1996) des frères Dardenne, dans lequel il interprète un adolescent mal à l’aise avec les malversations de son père. Il est ensuite en tête d’affiche du thriller Les amants criminels (1999) de François Ozon, qui ne trouve pas son public. Puis on le voit dans des personnages secondaires de jeune noble dans Saint-Cyr (2000) de Patricia Mazuy et Le pacte des loups (2001) de Christophe Gans ; et en fils de Jean-Pierre Léaud dans Le pornographe (2001) de Bertrand Bonello.
Son rôle de jeune cadre aux dents longues dans Violence des échanges en milieu tempéré (2003) de Jean-Marc Moutout lui vaut une nomination au César du meilleur espoir masculin. Et il retrouve avec bonheur les frères Dardenne, père indigne de L’enfant (2005), palme d’or au Festival de Cannes. Il sera fidèle aux cinéastes, junkie dans Le silence de Lorna (2009), ou autres figures paternelles dans Le gamin au vélo (2011) et La fille inconnue (2016).
Jérémie Renier, entre films d’auteur et cinéma grand public
En ces années 2000, Jérémie Renier a une prédilection pour les drames familiaux. Il joue ainsi avec son demi-frère Yannick Rénier dans Nue propriété (2006) de Joachim Lafosse, Isabelle Huppert campant leur mère possessive. Dans un registre identique figurent ses emplois dans L’heure d’été (2008) d’Olivier Assayas et Demain dès l’aube… (2009) de Denis Decourt.
Dans les années 2010, il retrouve François Ozon, fils de bonne famille dans la comédie Potiche (2010), ou dans un double rôle avec l’oppressant thriller L’amant double, en 2017.
Jérémie Rénier fait également le grand écart entre cinéma grand public et films d’auteur. Dans la première catégorie, il incarne Claude François dans le biopic Cloclo (2012) de Florent Emilio Siri, pour lequel il est nommé au César du meilleur acteur. Dans la seconde, il est admirable dans l’étrange Ni le ciel ni la terre (2015) de Clément Cogitore, ou en Pierre Bergé dans Saint Laurent (2014) de Bertrand Bonello, qui le mène à être nommé au César du second rôle masculin. On le retrouve en inquiétant entraîneur de ski dans Slalom (2020) de Charlène Favier.
Jérémie Rénier a également connu une carrière à l’étranger, prêtre engagé dans Elefante blanco (2012) de Pablo Trapero, ou (encore) fils de Huppert dans Frankie (2019) d’Ira Sachs. Depuis, le comédien a été revu dans un très beau rôle de gendarme brisé par une bavure dans le dramatique Albatros (Beauvois, 2021), ainsi que dans le médiocre L’homme de la cave (Le Guay, 2021).