Acteur, réalisateur et scénariste français, Jean-Louis Richard a d’abord été élève du Conservatoire d’art dramatique de Paris. Il intègre dans la foulée la troupe de Louis Jouvet et arpente ainsi les scènes parisiennes dans de nombreuses pièces au cours des années 50.
Le scénariste attitré de François Truffaut
Au début des années 60, il se lie à la bande de la Nouvelle Vague et joue notamment un petit rôle dans A bout de souffle (Godard, 1960). Outre un court rôle dans Jules et Jim (Truffaut, 1962), Jean-Louis Richard débute une carrière de réalisateur et de scénariste avec Bonne chance, Charlie (1962), un drame avec Eddie Constantine.
L’année 1964 est encore bien occupée avec une participation au scénario de La peau douce (Truffaut) et la réalisation d’un second long-métrage intitulé Mata Hari, agent H21 avec Jeanne Moreau – qui fut son épouse – dans le rôle de la célèbre espionne. Jean-Louis Richard privilégie alors pendant une décennie sa carrière de scénariste en collaborant encore avec François Truffaut sur Fahrenheit 451 (1966), La mariée était en noir (1968) et La nuit américaine (1972). En 1974, Jean-Louis Richard participe au scénario d’Emmanuelle (Jaeckin), le triomphe du cinéma érotique des années 70. Entre-temps, il avait également tourné son troisième long en tant que réalisateur : le méconnu Le corps de Diane (1969).
Acteur secondaire du début des années 80
Finalement, l’artiste complet préfère à nouveau privilégier sa carrière d’acteur à la fin des années 70, et il va multiplier les petits rôles. On le voit notamment dans Le dernier métro (Truffaut, 1980), Le professionnel (Lautner, 1981), Le choc (Davis, 1982), Le gendarme et les gendarmettes (Giraud, 1982), La vie est un roman (Resnais, 1983), Vivement dimanche ! (Truffaut, 1983), Le marginal (Deray, 1983), Un amour de Swann (Schlöndorff, 1984) et Fort Saganne (Corneau, 1984). Il s’agit donc ici de sa grande période en tant qu’acteur.
Cette nouvelle popularité lui permet de monter l’adaptation de la bande-dessinée érotique de Milo Manara Le déclic (1985) qui sera sa dernière réalisation pour cause d’échec commercial.
Après cette déconvenue, on l’a revu comme acteur secondaire dans Quelques jours avec moi (Sautet, 1988), La sentinelle (Despléchin, 1992), L’inconnu dans la maison (Lautner, 1992), Jeanne la pucelle (Rivette, 1994), Grosse fatigue (Blanc, 1994), L’appât (Tavernier, 1995).
Retour au scénario au milieu des années 90
En 1995, il revient au scénario après une longue période en écrivant L’année Juliette (Le Guay, 1995), puis Post coïtum animal triste (Roüan, 1997). En tant qu’acteur, Jean-Louis Richard est encore visible dans N’oublie pas que tu vas mourir (Beauvois, 1995), Lucie Aubrac (Berri, 1997), L’école de la chair (Jacquot, 1998), Adolphe (Jacquot, 2002) avant d’abandonner le métier pour cause de maladie d’Alzheimer.
Jean-Louis Richard décède en 2012 à l’âge de 85 ans et demeure l’un des artistes de l’ombre de la Nouvelle vague.
