Réalisateur, scénariste et producteur espagnol, Jaume Balagueró est d’abord diplômé en sciences de la communication, avant de passer au cinéma. Au milieu des années 90, il a débuté par deux courts-métrages, avant de devenir l’un des maîtres d’œuvre du renouveau du cinéma de genre espagnol, à l’instar d’un Alejandro Amenábar.
Le renouveau de l’horreur espagnole
Ainsi, en 1999, il signe La secte sans nom, un premier film d’une noirceur radicale qui laisse des marques profondes en Espagne. Ce coup de maître l’amène à réaliser un film d’horreur gothique intitulé Darkness (2002), nettement moins réussi. Après quelque temps sans tourner, Balagueró confirme la puissance de son inspiration avec l’excellent Fragile (2005) qui ne sort malheureusement pas en salles en France et constitue un étonnant DTV.
Après une contribution télévisée remarquée (le téléfilm À louer), Jaume Balagueró réalise ce qui restera comme un des meilleurs found footage de la décennie 2000 avec [Rec] (2007) qui remporte un triomphe international et établit le cinéma de genre espagnol comme majeur. Le métrage glane même 554 330 spectateurs en France, pourtant réfractaire au cinéma d’outre-Pyrénées. Balagueró met en boîte ensuite [Rec] ² (2009), nettement moins réussi, mais qui fonctionne encore correctement (493 480 fidèles français).
Des années 2010 en demi-teinte
Désormais considéré comme un maître de l’horreur ibérique, le cinéaste se concentre de plus en plus sur la production et la scénarisation. Il réalise un thriller angoissant avec Malveillance (2011) qui est encore d’une très bonne tenue, mais laisse son ami Paco Plaza réaliser [REC]³ Genesis (2012). Histoire de clore la saga en beauté, il décide de réaliser lui-même [REC] 4 : Apocalypse (2014) qui est une catastrophe artistique et une déception commerciale (256 656 déçus en France).
Malheureusement, cette mauvaise passe artistique, concomitante de la dure crise économique qui frappe alors l’Espagne et son industrie cinématographique, continue avec le film suivant, fort décevant. Muse (2017) avait tout pour plaire, mais le naufrage est encore une fois total. Le métrage ne sort qu’en vidéo en France. Depuis, Jaume Balagueró tente de se renouveler avec le film de casse sympathique Braquage final (2021) qu’il tourne avec un casting international. Le métrage est exploité directement en VOD en France.