Né à Paris en 1919, Gérard Oury – Max Gérard Houry de son vrai nom – se destine à la carrière d’acteur en intégrant le cours Simon, puis le Conservatoire en 1938. Il interprète de nombreux rôles au théâtre et commence à apparaître dans de petits emplois au cinéma à partir de 1947.
Pourtant, sa carrière ne décollant pas, il choisit de se tourner vers la réalisation en 1959 avec La main chaude, un drame policier tout à fait classique. Après Le crime ne paie pas (1962), polar où il rencontre à la fois le succès et Louis de Funès, ce dernier le pousse à réaliser sa prochaine comédie. Le sort en est jeté, Oury ne signera plus désormais que des comédies populaires à l’efficacité diabolique.
En 1965, Le corniaud réunit pour la première fois le tandem d’anthologie Louis de Funès – Bourvil. Grâce à sa séquence inaugurale de carambolage, le film conquiert le cœur du public qui en fait un triomphe. Désormais, Gérard Oury et Louis de Funès deviennent des valeurs sûres du comique à la française. Mais rien ne les préparait à l’incroyable succès de La grande vadrouille (1966) qui engrange à elle seule plus de 17 millions d’entrées, simplement du jamais vu à l’époque.
Après ce formidable coup d’éclat, à juste titre considéré comme une des meilleures comédies françaises de tous les temps, le cinéaste enchaîne les succès : Le cerveau (1969) ; La folie des grandeurs (1971) ; Les aventures de Rabbi Jacob (1973) sont autant de classiques du rire. Malgré après quelques sursauts fort sympathiques comme Le coup du parapluie (1980) avec Pierre Richard et surtout L’as des as (1982) avec Jean-Paul Belmondo), Gérard Oury ne se remit jamais vraiment de la disparition de ses acteurs fétiches que sont Bourvil et Louis de Funès.
Dès lors commence un lent déclin, avec des comédies dont le sous-texte politique (l’appel à la tolérance entre juifs et arabes) est de plus en plus lourd (Lévy et Goliath, 1987). Ses derniers films n’arrivent à convaincre personne (Fantôme avec chauffeur en 1996 ou encore Le Schpountz en 1999). Peu importe cette fin de carrière décevante, puisque ce metteur en scène nous a offert certains de nos plus beaux éclats de rire. Son œuvre perdure aujourd’hui grâce à de nombreuses rediffusions télévisées qui permettent aux jeunes générations de découvrir les films de ce roi du rire qui s’est éteint en 2006.
