Baz Luhrmann est un cinéaste australien surdoué caractérisé par un style flamboyant. Révélé à Un Certain Regard à Cannes en 1992, l’auteur est associé à l’ascension de Leonardo DiCaprio.
Quand UGC sort Ballroom Dancing, premier film de Baz Luhrmann dans les salles françaises, les critiques sont jubilatoires. Le film est l’un des coups de cœur de Cannes 1992 avec un prix de la jeunesse à Cannes. Cela se retrouve un peu dans les salles art et essai où la production australienne musicale, à une époque où la France méprise un peu le genre, obtient un succès d’estime, avec 199 924 spectateurs. Rétro et moderne, Ballroom Dancing est un vent de fraîcheur qui sera dévoilé en version restaurée pour ses 20 ans, sur la Croisette, en mai 2022.
Un stylo à la fois rétro et moderne irrésistible
Après Strictly Ballroom, la carrière du jeune trentenaire est toutefois lancée et, cinq ans plus tard, c’est à Hollywood qu’il impose son style flamboyant, entre Beineix, Besson et Almodovar, toujours empreint d’un classicisme engoncé dans la modernité de sa caméra. Roméo + Juliette ne fait pas Cannes mais trouve sa place dans les cinémas du monde à une échelle épatante. Le courage de proposer au public adolescent des années 90 une adaptation de Shakespeare, dans le texte de l’époque est en soit un événement. Le récit élisabéthain est radical dans les formes, mais au service d’images kitsch et somptueuses, où l’on ne se situe jamais très loin du spot publicitaire, du clip vidéo ou du génie pur, le million d’entrées est largement dépassé en France. L’adaptation est un phénomène adolescent, porté par le jeu épatant de Leonardo DiCaprio qui manie brillamment le vieil anglais, malgré sa frimousse moderne. Après Gilbert Grape et Mort ou vif, le jeune Américain trouve là le tremplin opportun pour être embauché par James Cameron pour aller couler dans les profondeurs phénoménales du Titanic en 1998. Entre 1996 et 2000 : c’est la Leonardo DiCaprio mania et Baz Luhrmann y a largement contribué.
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Son chef d’oeuvre, Baz Luhrmann le réalise en 2001 avec Moulin Rouge. On découvre la comédie musicale en compétition au festival de Cannes, avec Nicole Kidman et Ewan McGregor en haut de l’affiche. Ecartelé entre le rétro et une architecture moderne saisissante, l’opus est un hit mondial. En France, malgré le cadre parisien, on n’est séduit qu’à hauteur de 1 341 000 spectateurs. Une injustice rattrapée par l’international et surtout les ventes de CD avec des bandes originales plurielles riches de l’exubérance de ton de Luhrmann. Moulin Rouge obtiendra 8 nominations aux Oscars dont celle de Meilleur Film en 2002.
Retour au bercail australien en 2008 avec la fresque nationale Australia et son casting local, avec Nicole Kidman (encore) et Hugh Jackman. La promo de la Twentieth Century Fox appuie un classicisme vintage qui ne plaît pas aux Américains qui font du film une contreperformance. Curieusement, en France, cela sera le plus gros succès du cinéaste, avec 1 737 000 spectateurs convaincus par les têtes d’affiche. Pour être convaincu par le film, c’est plus difficile. Effectivement, Baz Luhrmann n’a pas la forme et rate à moitié cette fresque historique trop lisse. Evidemment les Australiens lui trouveront des circonstances atténuantes sans pour autant l’ériger en phénomène local. Avec 211M$ dans le monde pour un budget de 130M$, la Fox considère l’œuvre comme un échec.
Affiche : Terre Neuve – © Twentieth Century Fox
Baz Luhrmann retrouve Leonardo diCaprio
Pour retrouver Baz Luhrmann sur les écrans, on devra attendre 2013 et la conquête magnifique du procédé 3D. Au choix clinquante ou luxuriante, sa vision festive du classique Gatsby le magnifique de F. Scott Fitzgerald écrit durant les Années Folles, ne manque ni de folie ni de trouvailles visuelles. Il rassasie les aficionados du style Luhrmann. Le film ouvre brillamment Cannes 2013 sous la présidence de Spielberg. Avec Leonardo DiCaprio dans le rôle éponyme de Gatsby, ce classique instantané permet au cinéaste australien de franchir enfin les 100M$ aux USA, avec des recettes stellaires de 144M$. Une véritable consécration pour un auteur qui avait démarré 20 ans plus tôt aux USA (Ballroom Dancing y est sorti 5 mois après la France) à 11 738 000$.
En 2022, Baz Luhrmann a la veille de ses 60 ans propose son biopic d’Elvis Presley à Cannes, en avant-première. Le film surfe sur les succès de Bohemian Rhapsody (Queen) et Rocketman (Elton John), mais avec l’incandescence de Luhrmann derrière la caméra. 2h40 de séduction pour le plus gros vendeur de disques en solo au monde qui retrouve une nouvelle jeunesse auprès des mirettes et des oreilles de jeunes gens bloqués à Michael Jackson et Freddie Mercury.
Box-office :
- Australia 1 741 348 entrées
- Gatsby le Magnifique 1 570 321
- Moulin Rouge 1 361 629
- Romeo + Juliette 1 254 893
- Ballroom dancing 199 824
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