Note des spectateurs :

Zizi Jeanmaire, icône du music-hall français, qui fit aussi carrière à Broadway et Hollywood, est décédée à l’âge de 96 ans.

Née Renée Marcelle Jeanmaire, Zizi Jeanmaire est formée à l’École de danse de l’Opéra de Paris avant d’intégrer les Ballets de Monte-Carlo. Elle rejoint ensuite le Ballet des Champs-Élysées et le Ballet de Paris créés par son époux, le chorégraphe Roland Petit (1924-2011). Elle devient alors une danseuse étoile réputée, créant un style d’artiste androgyne qui tranche avec les canons des années 40 et 50.

Mêlant gouaille populaire et sophistication, Zizi Jeanmaire abolit les frontières entre danse classique et music-hall, revisitant la Carmen de Bizet sous la direction de Roland Petit, avant de chanter Gainsbourg et Ferrat. Jusqu’aux années 2000, elle est la meilleure incarnation du music-hall en France, et la meneuse de revue la plus célèbre, immortalisée par la chanson « Mon truc en plumes », apparaissant sur scène dans des costumes d’Yves Saint Laurent.

Le septième art s’intéresse très vite à Zizi Jeanmaire, mais on peut regretter qu’il ne lui ait pas offert des rôles vraiment à sa mesure, car l’artiste avait aussi un talent de comédienne. Ses succès à Broadway la mènent à Hollywood, où on l’emploie dans deux comédies musicales. Elle donne ainsi la réplique à Danny Kaye et Farley Granger dans Hans Christian Andersen et la danseuse (1952) de Charles Vidor, avant de trouver sa place dans le casting de Anything Goes (1956) de Robert Lewis, aux côtés de Bing Crosby, Donald O’Connor et Mitzi Gaynor.

Les deux œuvres sont charmantes mais on est loin des réussites de Donen ou Minnelli. Le cinéma français est encore plus conventionnel, se contentant d’exploiter l’image de l’icône du music-hall avec Folies-Bergère et Charmants garçons de Henri Decoin (1957), ou Guinguette (1959) de Jean Delannoy. On lui associe en outre de piètres partenaires, tels Eddie Constantine et Jean-Claude Pascal. Mais dans la coproduction franco-portugaise Les collants noirs (1961) de Terence Young, elle ne démérite pas face à Cyd Charisse et Moira Shearer.

C’est cependant à la scène que Zizi Jeanmaire donne le meilleur d’elle-même, partageant l’affiche avec Rudolf Noureev dans Le Jeune homme ou la mort, mis en scène par Roland Petit, jouant Feydeau ou Marcel Aymé, ou entretenant son mythe dans des chorégraphies divines.

Crédit visuel : © 1957. Les Productions Jacques Roitfeld, Sirius. Tous droits réservés.