BT93 est un projet avorté, tué par les maisons disques de l’époque avant même qu’il ait pu commencer… L’artiste anonyme s’est vu refusé son album anti-yuppie, et est reparti sur le marché de l’emploi où il a servi comme cadre. 2020, l’album, constitué de morceaux enregistrés entre 1989 et 1994, ressort plus actuel que jamais.
C’est en juin 2020, époque de libertés où les artistes n’ont plus à être “le beau-frère d’un actionnaire pour avoir “une fusée dans le derrière” qu’il déconfine les vieux sons d’une fin d’année 80 et des débuts d’années 90, pour servir ses textes de désillusion qui font écho aux complaintes d’une jeunesse 2.0. érigé contre ce même système de technocrates.
BT93, la voix solo des générations plurielles
BT93 s’emporte contre les ressources inhumaines, établit le constat d’une communication impossible dans un jargon business anxiogène, tout en se préoccupant des choses de son âge. Filles, drague, monogamie… “nous avions tant usé de salive” dit-il en évoquant le rapport à l’autre. Ne vous parlions pas de communication? Dans toutes ses formes.
Les clips de BT93 affichent des dizaines de milliers de vues sans promo. Le buzz viral auquel on adhère donne rajoute au culte de cet artiste sans visage qui s’inscrit dans l’anonymat d’une révolte désormais éloquente et loquace.
BT93, album BT93, disponible chez Dragon Accel / LandR